Journée internationale de la démocratie – Entretien avec Hilal Dokuzcan, ancienne vice-présidente de l’ISF

Alors que nous célébrons la Journée internationale de la démocratie, nous nous entretenons avec Hilal Dokuzcan, ancienne vice-présidente turque de l’ISF.

Hilal a partagé son point de vue sur la manière d’autonomiser les jeunes femmes en promouvant l’égalité de genre et la démocratie.

Découvrez l’intégralité de l’entretien ci-dessous :

1. Comment pouvons-nous autonomiser et motiver la nouvelle génération de jeunes femmes à défendre activement la démocratie et la prise de décisions dans un monde en constante évolution ?

Tout d’abord, pendant que nous continuons à insister dans chaque domaine sur notre désir d’obtenir une vraie démocratie, et non pas une démocratie menée par les hommes, il est important de créer des organisations qui permettent aux jeunes femmes de participer activement à cette transformation. L’indicateur de base d’une vraie démocratie est une égalité réelle entre hommes et femmes. On ne peut pas parler de démocratie sans représentation et participation paritaires des femmes.

Il est nécessaire de tisser des liens qui associent l’expérience du passé à l’énergie de l’avenir. Le partage d’expérience et un esprit de solidarité en sont les piliers principaux. Il est très important pour les femmes de se confronter sincèrement en matière de jalousie et de concurrence féminines, et de pouvoir transmettre les enseignements tirés de ces expériences aux jeunes femmes. Nous devons nous demander honnêtement où nous avons fait fausse route ; nous pourrons alors trouver de vraies réponses.

Au XXIe siècle, les efforts visant à identifier les besoins des jeunes femmes, à mettre en avant des exemples à suivre, à augmenter la participation dans les processus éducatifs, à mettre en avant le droit à l’éducation et à utiliser efficacement toutes les options technologiques, seront décisifs pour atteindre une participation égale.

 

2. Nous vivons une époque de désinformation et de menaces à la liberté de la presse : comment pouvons-nous garantir que les voix des femmes journalistes soient entendues, protégées et amplifiées dans la poursuite d’une démocratie solide ?

Il est très important de créer des réseaux locaux, nationaux et internationaux de femmes journalistes, ainsi que d’autres réseaux de communication et de solidarité entre femmes. La possibilité de vérifier et de surveiller les pages et les comptes devrait être ouverte au grand public. Le fait de garantir plus de présence dans les médias aux femmes journalistes et de faire évoluer le langage des actualités utilisé dans la presse entraînera un mouvement solidaire. L’Internationale socialiste des Femmes peut montrer la voie dans ce domaine.

 

3. Quelles stratégies innovantes devraient être employées pour surmonter les obstacles et parvenir à une vraie égalité de genre au niveau de la participation politique, en particulier dans les régions du monde où les femmes sont moins représentées ?

C’est à ce problème qu’est confronté le mouvement des femmes depuis des années. J’accorde énormément d’importance au fait que cette fois-ci, le public ciblé est constitué de jeunes hommes et qu’il y aura plus de travail à faire en matière d’égalité de genre auprès de cette population. La collaboration avec les jeunes hommes aura un fort impact et elle les incitera à contribuer le plus possible dans ce domaine.

Il est également important de créer de nouvelles formations et alliances afin de garantir une représentation et une participation paritaires.

 

4. Pourriez-vous nous présenter une initiative mondiale intéressante qui a un impact tangible sur la promotion de l’égalité de genre et de la démocratie ?

Au XXIe siècle, le mouvement des femmes à travers le monde a pu observer un grand nombre d’importantes actions grâce à une utilisation efficace des réseaux sociaux. Entre autres faits marquants, on compte la marche nocturne du 8 mars, le travail réalisé par l’ONU Femmes, le mouvement #metoo, les protestations contre la violence en Inde, le mouvement de la vague verte en Argentine, les manifestations pour le droit à l’avortement en Pologne, les manifestations du collectif féministe LasTesis qui ont débuté au Chili avant de se propager à travers le monde entier, ainsi que les protestations en Afghanistan et en Iran. Le point important à retenir est la nécessité de trouver ou de construire un modèle qui aura un impact du niveau mondial au niveau local et inversement, ainsi que des résultats concrets. Il ne fait aucun doute qu’une initiative mondiale disposant de réseaux établis avec des organisations locales rencontrera plus de succès et sera plus efficace.

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