Sur la journée internationale des Femmes 2001

Statement

Pour la Journée internationale des Femmes 2001, l’Internationale socialiste des Femmes (ISF) désire attirer l’attention sur un thème aussi central et vital de la vie humaine que celui de la santé, comprise non pas seulement comme l’absence de maladie, mais comme le bien-être intégral de la personne. La santé personnelle et collective ne dépend pas seulement de facteurs individuels ou strictement biologiques: elle est aussi déterminée par des conditions économiques, culturelles et sociales qui, comme souligné dans les rapports du PNUD, expriment clairement les différences sociales entre le Nord et le Sud, dont les discriminations manifestes exercées contre les femmes.

La santé de toute communauté reflète donc les politiques de santé d’un pays, les priorités de chaque gouvernement, et leur pénétration par le système du marché comme étant la seule valeur, sans prise en compte du droit fondamental premier de la personne humaine, qui est celui d’une vie digne, libre de toute discrimination.

Les questions relatives au sexe ou à la capacité de procréation des femmes sont des sujets particulièrement délicats dans les débats sur les droits des femmes et l’égalité entre des sexes. Ce n’est pas pour rien que des thèmes tels que le droit à l’avortement, au contrôle des naissances et au contrôle de leur corps par les femmes sont si controversés dans les enceintes internationales et qu’ils indiquent toujours des différences entre les positions les plus réactionnaires et celles qui défendent le plus clairement les droits des femmes, envisagés comme inséparables des droits de la personne humaine.

L’ISF doit soutenir les ONG et les organisations qui se chargent de projets associatifs et participatifs tels que ceux mis en oeuvre dans différentes parties du monde, en particulier en Amérique latine et en Afrique. Ceux-ci font participer conjointement les femmes à l’élaboration de nouvelles politiques en matière de santé et ont créé des réseaux de santé dans le monde entier et un échange d’expériences scientifiques prenant en compte de l’appartenance sexuelle.

L’ISF demande que chaque pays soit doté d’un système de santé publique, dans lequel les soins ne dépendent pas de la situation économique de l’individu, ce qui tend à discriminer contre les femmes.

L’ISF demande que des efforts importants soient faits non seulement pour promouvoir des études scientifiques différentes sur la santé des femmes mais aussi pour construire des systèmes de soins et de prévention basés sur leurs besoins spécifiques.

L’ISF considère que tout progrès accompli dans le domaine de l’égalité des chances pour les hommes et pour les femmes, de l’égalité des droits et de la promotion des libertés personnelles, revendications auxquelles il est impossible de renoncer, impliquent que l’on accorde une nouvelle attention à l’appartenance sexuelle dans la prévention, le traitement et les recherches dans le domaine de la santé des femmes.