L’accession au pouvoir des femmes: au delà des chiffres

Yaoundé, Cameroun, le 16 avril 2005

Déclaration

L’accession d’un plus grand nombre de femmes au pouvoir constitue une condition préalable qui garantit non seulement la prise en compte des intérêts des femmes par les gouvernements et la société, mais renforce aussi une démocratie qui oeuvre au bien commun. Cependant, l’objectif n’est pas simplement une question de chiffres.

Pour l’Internationale socialiste des Femmes, il est impératif de:

  • Revoir les structures sociales, économiques et politiques qui empêchent les femmes d’exercer véritablement leurs droits dans une société démocratique;
  • Mettre en place des politiques et des programmes visant à réduire les disparités entre les hommes et les femmes en prenant en compte la dimension de genre. Suivre effectivement et évaluer l’impact de ces politiques;
  • Mettre un accent particulier sur une analyse qui s’appuierait sur la dimension de genre afin d’établir des politiques et des programmes permettant aux femmes non seulement d’accéder au pouvoir, mais aussi de le leur conférer réellement et
  • Etablir des mesures tendant à garantir la représentation des femmes à des postes de décision à tous les niveaux des gouvernements et des partis politiques.

L’Internationale socialiste des Femmes appelle donc les partis membres de l’Internationale Socialiste à:

  • Encourager et promouvoir activement des alliances entre les organisations de femmes, afin de coordonner les activités et d’apporter un soutien aux femmes politiques et aux élues;
  • Apporter un soutien ferme aux femmes qui sont mandatées pour renforcer la position des femmes au sein de leur parti politique et dans la société;
  • Renforcer les capacités des femmes à exercer leur « leadership ». Leur offrir, spécialement aux jeunes femmes, des programmes leur permettant d’acquérir le savoir-faire nécessaire pour leurs fonctions officielles. Les femmes détenant un mandat électif, devraient exécuter leur mandat en s’attaquant aux barrières sociales, économiques et culturelles auxquelles la plupart des femmes ont à faire face. Elles devraient faire valoir leur savoir-faire dans la résolution des conflits;
  • Adopter et mettre en application des mesures visant à réaliser l’égalité des sexes et veiller à ce que les femmes prennent effectivement part, aux décisions prises par les partis à tous les niveaux. S’assurer qu’elles soient investies et placées à des positions éligibles à toutes les élections et
  • Examiner le fonctionnement des partis, et remplacer les mécanismes et les pratiques qui font obstacle à la participation des femmes, par des dispositions qui mobiliseront les intérêts de tous, en prenant en compte le contexte social, économique et culturel des femmes.

Enfin, l’Internationale socialiste des Femmes exhorte les gouvernements:

  • Ratifier la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) et à signer et ratifier le protocole facultatif de la CEDAW, s’ils ne l’ont pas déjà fait;
  • Appliquer le Programme d’action adopté par la quatrième Conférence mondiale sur les femmes de l’ONU tenue à Beijing en septembre 1995 et le document final de Beijing + 5 adopté à New York en juin 2000;
  • Mettre en Ïuvre la démarche de l’intégration de la dimension de genre dans l’ensemble des politiques, des programmes et des budgets. Les budgets adoptés pour promouvoir les droits des femmes et l’égalité de genre, doivent être conséquents afin de refléter l’engagement des gouvernements et
  • Veiller à ce que les femmes participent à la conception, la préparation et à l’implémentation de ces budgets pour passer des engagements pris, à la mise en Ïuvre effective des promesses et se rapprocher des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), et de l’engagement du Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD).