Les Femmes et la Politique de Paix

Limassol, Chypre, le 18 septembre 2005

Déclaration

Depuis plus de 31 ans, Chypre, un État membre de l’Union européenne, est un pays divisé malgré les progrès accomplis dans le processus politique. Des négociations ont été menées dans le but de résoudre le problème de Chypre et jusqu’à présent des accords bilatéraux ont été conclus entre les Chypriotes grecs et les Chypriotes turcs.

L’ouverture partielle de passages le long de la ligne verte a permis des contacts entre les Chypriotes grecs et les Chypriotes turcs et a prouvé que les deux communautés étaient prêtes à vivre ensemble dans la liberté, la paix, la démocratie et la prospérité économique au sein d’un pays unifié.

Dès le début, des femmes chypriotes grecques et chypriotes turques ont réussi avec le soutien d’ambassades étrangères et des institutions européennes à se réunir plusieurs fois dans des conditions très difficiles pour unir leurs forces dans la lutte pour la paix. Malgré cela, les femmes ne participent pas aux négociations officielles, car elles sont absentes des organismes décisionnels.

La résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies sur « les femmes, la paix et la sécurité » reconnaît le rôle important que peuvent jouer les femmes dans le processus de résolution des conflits et souligne la nécessité de leur participation pleine et entière au processus de paix.

En conséquence, l’Internationale socialiste des Femmes:

  • accueille favorablement tous les efforts destinés à résoudre le problème de Chypre et à rétablir la paix et la démocratie;
  • accueille favorablement les avantages économiques et sociaux et les installations fournies par le gouvernement de Chypre aux Chypriotes turcs;
  • insiste sur le fait que le processus de paix doit tenir compte des préoccupations et des besoins des femmes comme des hommes et souligne que l’intégration de la dimension de genre est une condition sine qua non du processus de réhabilitation, de réconciliation, de réintégration et de reconstruction après les conflits;
  • accueille favorablement toutes les réunions organisées entre les femmes chypriotes grecques et chypriotes turques, en particulier la série de réunions organisée par le Mouvement socialiste des Femmes de l’EDEK et appelle ses organisations membres de la région à créer des conditions favorables à une action commune en faveur de la construction d’un pays pacifique et prospère et
  • appelle tous les partis concernés à inclure des femmes dans les négociations officielles conformément à la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies sur « les femmes, la paix et la sécurité » et réaffirme que tout règlement du problème de Chypre doit reposer sur les résolutions appropriées du Conseil de sécurité des Nations unies et les traités internationaux fondant l’État de Chypre et se conformer à la loi internationale et à l’acquis communautaire.