L’autonomisation des femmes en politique municipale

Porto Alegre, Brésil, le 21 mars 2009

Déclaration de Porto Alegre

Depuis quelques années nous voyons beaucoup d’exemples de femmes en Amérique Latine accédant à des postes politiques et occupant des positions de pouvoir. Nous pourrions donc dire que l’Amérique Latine entame un processus d’autonomisation des femmes, notamment celles qui appartiennent aux partis socialistes et social-démocrates. Malheureusement, il reste encore beaucoup à faire dans tous les secteurs de la société, tant dans le secteur public que privé, avant d’atteindre une véritable égalité des sexes. Et sans égalité entre les hommes et les femmes une société démocratique ne peut exister.

L’autonomisation des femmes ne se traduit pas uniquement par l’accès au pouvoir législatif ou exécutif de manière officielle, bien que l’on doive reconnaître l’importance primordiale de cet aspect. La clé de l’autonomisation des femmes est de leur donner accès à une éducation de bonne qualité, le type d’éducation qui présente le monde dans le souci de la diversité, qui reconnaît les différences, qui lutte contre les inégalités et qui fait du laïcisme le principe éducatif fondamental des politiques de l’État.

Nous devons également traiter la question de la culture ou plutôt du relativisme culturel. En effet, on ne doit pas s’appuyer sur la culture pour perpétuer la servitude des femmes et des jeunes filles, ni pour justifier des traditions et pratiques nuisibles aux femmes et aux jeunes filles.

Nous devons aussi exiger que l’égalité des chances soit introduite et mise en œuvre dans le monde du travail, en rédigeant et en mettant en œuvre des politiques d’emploi justes dans tous les domaines du pouvoir. Il est également primordial que les femmes qui occupent des postes décisionnels deviennent des modèles et dirigent et guident leurs consours, surtout les jeunes femmes. L’Internationale socialiste des Femmes est fortement convaincu que la liberté des femmes peut uniquement être réalisée par le biais d’une éducation de bonne qualité et de l’indépendance économique et sociale.

L’Internationale socialiste des Femmes salue les femmes qui occupent actuellement des postes officiels au pouvoir, consciente des innombrables difficultés et obstacles qu’elles ont dû affronter et qu’elles continueraient à affronter pour conserver ces postes de responsabilité. Mais surtout l’Internationale socialiste des Femmes félicite ces femmes qui ont bravement engagé leur réputation et leur énergie dans cette lutte, sans gain personnel, et dont la contribution a permis de faire progresser et d’autonomiser les autres femmes. Dans le but d’assurer la présence des femmes dans les postes décisionnels, l’Internationale socialiste des Femmes exige que les partis politiques adoptent et mettent en œuvre le système de quotas en tant que mesure temporaire pour faciliter l’accès des femmes aux postes décisionnels, au niveau local comme au niveau national et international.