Femmes: Politique et Développement

Abidjan, Côte d’Ivoire, le 23 février 2002

Déclaration

Le concept de développement peut être appréhendé comme le processus par lequel les sociétés évoluent de manière à pouvoir satisfaire aux besoins fondamentaux de leur population. C’est donc une modification qualitative de la société du point de vue économique, politique, social et culturel.

Ainsi défini, le développement d’un pays sous-entend la participation de toute la population à tous les niveaux sans discrimination de sexes.

Dès lors il s’avère impossible de concevoir tout développement durable sans la participation des femmes.

Mais comment la femme peut-elle contribuer au développement en s’impliquant dans la politique quand on sait que la politique est une réflexion concertée en vue de rechercher les voies et moyens pouvant améliorer les conditions de vie de l’être humain.

Si hier la femme était cataloguée et infériorisée (en témoigne le fait qu’elle était réduite à la condition de bête de somme; au rôle traditionnel procréatrice; aux travaux domestiques; elle n’avait véritablement pas droit à scolarisation et ne pouvait accéder facilement aux sphères de décision) force est cependant de reconnaître qu’avec l’évolution des sociétés et leur démocratisation, une sensible amélioration de sa condition est à noter.

Ainsi on remarque aujourd’hui que la volonté politique de certains gouvernants ajoutée à la détermination politique de la femme ont permis à cette frange importante de la population (environ la moitié de la population du monde) d’avoir accès au pouvoir économique et décisionnel puis d’être valorisée dans la société.

Malgré ces quelques avancées beaucoup reste encore à faire.

Par conséquent, l’Internationale socialiste des Femmes, convaincue qu’aucun développement durable ne peut se réaliser sans la contribution de la femme à tous les niveaux recommande aux gouvernants:

  • que davantage de mesures soient prises pour accroître la représentation des femmes aux postes de prise de décision;
  • que la politique de la promotion de la femme soit plus dynamique par le respect et par le renforcement du quota de 30% au moins préconisé par le Conseil économique et social de l’Organisation des Nations Unies;
  • que les femmes soient placées en position éligible lors des consultations électorales;
  • que des décisions soient prises dans le sens d’une amélioration du Statut juridique de la femme en vue de corriger les situations défavorables aux femmes dans l’ensemble des domaines: économique, social, travail, politique et de santé;
  • que des mesures concrètes et énergiques soient prises pour lutter contre la pandémie du SIDA et que les ressources prévues puissent aussi aller aux organisations des femmes pour leur permettre de mieux sensibiliser les femmes;
  • que la femme soit formée pour être une actrice pour s’insérer dans le processus électoral en vue d’une meilleure visibilité des femmes en politique;
  • que la question du genre soit analysée avec intérêt au niveau de la conception de tout programme qui permette de transformer la nature du développement de la société;
  • qu’un programme spécial d’alphabétisation soit élaboré à l’endroit des femmes non scolarisées;
  • que les femmes soient formées à la gestion d’entreprise et qu’elles bénéficient d’un appui financier;
  • que des mesures permettant aux femmes d’accéder de plus en plus aux sports et loisirs soient prises.

L’Internationale socialiste des Femmes interpelle également la femme afin:

  • qu’elle prenne conscience de sa situation et qu’elle s’implique dans le combat politique pour être une actrice du développement de la société;
  • que la solidarité règne entre les femmes afin que celles qui ont déjà accédé aux postes de responsabilité fassent la promotion des autres femmes.