Appel au respect de la démocratie et des droits de la personne humaine en Turquie – Arrêter les détentions arbitraires – Remise en liberté du professeur Büsra Ersanli

San José, Costa Rica, le 20 janvier 2012

Résolution

Le professeur Büsra Ersanli, membre du Parti pour la paix et la démocratie, BDP, l’une de nos camarades et participante active aux réunions de l’Internationale socialiste des Femmes, a été incarcéré le 28 octobre 2011 en même temps que 143 autres personnes dont 32 femmes. L’accusation est une participation aux ‘activités terroristes’ d’une organisation présentée comme étant la branche urbaine de l’organisation armée appelée PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan).

Le professeur Büsra Ersanli est l’une des dernières victimes de l’assaut lancé par le gouvernement Erdogan contre la dissention publique. Büsra Ersanli est universitaire, elle enseigne à l’Université de Marmara à Istanbul depuis 22 ans ; son seul ‘crime’ apparent semble être d’avoir joué un rôle actif au sein du Parti pour la paix et la démocratie, BDP, pour protéger et promouvoir les droits universels, lutter contre l’injustice dont souffrent les enfants kurdes et soutenir les droits politiques et culturels des Kurdes. Son activité didactique sur la culture politique et le système politique en Turquie a été décrite comme des ‘leçons en insurrection du peuple’ par le ministre de l’Intérieur, qui l’a accusée d’abuser de son titre de professeur.

Le BDP est un parti membre de l’Internationale Socialiste, ayant le statut d’observateur et qui, aux élections de juin 2011, a remporté 34 sièges au parlement turc. Outre les droits culturels et politiques du peuple kurde, le BDP défend et promeut aussi la participation des femmes en politique et les droits de toutes les victimes de discrimination. De nombreux membres du BDP ont été systématiquement ciblés par des unités de lutte contre le terrorisme. Les 144 personnes arrêtées le 28 octobre 2011 sont toutes des membres ou des sympathisants du BDP.

Les preuves présentées contre Büsra Ersanli et les points soulevés par le parquet tombent toutes, selon l’Internationale socialiste des Femmes, dans le domaine de la liberté d’expression. Les sois-disant ‘preuves’ de participation au soutien ‘d’activités terroristes’ composées de notes prises pendant des réunions, documents de recherche, appels sur téléphones portables, ont été utilisées pour démontrer un lien direct entre les soi-disant preuves ci-dessus et des actes de violence.

L’Internationale socialiste des Femmes :

• exprime son soutien et sa solidarité avec Büsra Ersanli et les 143 autres membres du BDP et toutes les autres personnes arrêtées arbitrairement ;

• demande qu’un procès rapide et juste se tienne pour toutes ces personnes ;

• demande à tous les défenseurs de l’opposition démocratique en Turquie de sensibiliser le public en Turquie et dans le monde entier aux violations actuelles des libertés civiles et politiques ;

• demande à tous les défenseurs de la liberté d’expression et d’association d’être actifs et d’attirer l’attention de la communauté internationale sur le respect de la démocratie et des droits de la personne humaine en Turquie et

• demande de mettre fin à la violence et de soutenir une solution politique juste et négociée et réitère donc sa solidarité avec les personnes qui font tout pour introduire des changements positifs en Turquie par des moyens démocratiques et paisibles.

____________